Humoresques

Gaston Couté

Elisabeth Pillet, Gaston Couté, le dernier des poètes maudits. Chanson, poésie et anarchisme à la Belle Epoque. Montpellier, Presses universitaires de la Méditerranée, 2011,122 p., 23€. L'ouvrage comporte un CD avec 16 poèmes.

mot-clé : Gaston Couté, poésie, chanson, anarchisme, paysan, cabaret, humour populaire, Belle Epoque

Si le nom de Gaston Couté, poète-chansonnier anarchiste mort à trente ans en 1911, est absent des études universitaires, son œuvre fait montre,  depuis un siècle, d’une vitalité que pourraient lui envier bien des auteurs classiques : elle n’a cessé d’être diffusée par un cercle de lecteurs passionnés – dont  Pierre Seghers,  qui la réédita, et des dizaines d’interprètes, parmi lesquels Pierre Brasseur, Edith Piaf, Jacques Douai, Bernard Lavilliers…


L’étude d’Élisabeth Pillet fait découvrir un auteur d’une exceptionnelle puissance poétique, alliant humour et violence, lyrisme et révolte sociale, langue populaire et invention verbale, de la famille des Rimbaud, Verhaeren ou Lautréamont.
Au-delà, l’ouvrage constitue une contribution essentielle à l’histoire de la chanson et de la poésie françaises à la Belle Époque, en particulier des cabarets montmartrois. Mettant en relation textes, lieux et publics, il apporte un éclairage très neuf sur le développement de l’industrie du spectacle et de la chanson littéraire, comme sur les représentations du peuple et des paysans ; il propose enfin une réflexion originale sur la poésie à dire et à chanter, dans le prolongement de l’œuvre de Paul Zumthor.

Elisabeth Pillet est maîtresse de conférences à l’université de Montpellier. Elle est l’auteur de nombreux articles sur la chanson, la poésie orale et l’humour en France aux XIXe et XXe siècles.