Le dessin de presse satirique en France

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images/MTU-Hnet.com-image.jpgLe dessin de presse satirique en France. 1960-2003
Musée Tomi Ungerer-Centre international de l'illustration
Strasbourg - Du 19 mars au 4 juillet 2021

Dossier de presse:

1. Projet

En 2021, le Musée Tomi Ungerer – Centre international de l’Illustration consacre deux
expositions à la satire dans les arts graphiques, au printemps et à l’automne. À partir du 19
mars, « Le dessin de presse satirique en France. 1960-2003 » inaugure ce diptyque. Cette
exposition propose 140 oeuvres et documents provenant de collections particulières et
d’institutions. Dessins originaux publiés et pages de leurs publications alternent avec des
dessins restés inédits en un parcours qui démarre avec Hara-Kiri, apparu en 1960, et se termine
avec L’Imbécile de Paris, disparu en 2003.
Les années 1960 ont vu l’éclosion de L’Enragé, de Siné-Massacre, d’Action, de L’Hebdo Hara
Kiri, de L’Idiot International, qui portent en eux l’esprit bouillonnant de mai 1968. Le Canard
Enchaîné, un journal d’investigation créé en 1915, côtoie le non moins célèbre Charlie Hebdo,
créé en 1970, mais aussi des parutions plus confidentielles comme Mords-y-l’oeil, créé en 1981,
ou éphémères comme La Grosse Bertha. Certains journaux se caractérisent par une spécificité
thématique comme La Gueule ouverte, défenseur de l’écologie à partir de 1972.
Le paysage national du dessin de presse satirique serait cependant incomplet sans la présence
de journaux régionaux : l’Alsace est représentée par Üss’m Vollik, l’hebdomadaire du peuple et
De Budderflade (la tartine de beurre). Outre ces témoins majeurs, des journaux comme Le Point,
Marianne, L’Express, Paris Match, L’Humanité, Le Nouvel Observateur, Libération, Le Monde, ou
même Jours de France, entre autres, ont ouvert leurs pages à des dessinateurs comme Bosc,
Claire Bretécher, Copi, Faizant, Plantu, TIM. D’autres comme Pilote, qui laisse la part belle à la
bande dessinée, ont également fait connaître des grands noms du dessin satirique de presse.
Ces oeuvres, aussi différentes soient-elles dans leur facture, reflètent dans leur ensemble le
monde d’une époque. Il n’y est pas seulement question de politique, française comme
internationale, mais aussi de problèmes de société, comme dans Haute Société, 7 à Paris, ou
encore Le Fou parle.
C’est à la fois la grande diversité et la qualité graphique de ce registre de l’illustration que
l’exposition a pour ambition de présenter aux visiteurs.
En parallèle à l’exposition sur le dessin satirique, le Musée Tomi Ungerer – Centre international
de l’Illustration s’inscrit dans l’année de la BD avec un « work in progress » mené autour de la
bande dessinée Little Nemo in the Slumberland de Winsor McCay par un jeune illustrateur,
Pierre Issen.
Commissariat : Thérèse Willer, Conservatrice en chef, assistée de Joffrey Roubinet, Assistant de
conservation, Musée Tomi Ungerer-Centre international de l’Illustration.
Cette exposition est réalisée avec le concours exceptionnel de la Bibliothèque nationale de
France
La seconde exposition, "Rire à pleines dents. Six siècles de satire graphique", sera visible à
partir du 19 novembre 2021 jusqu’au 13 mars 2022.

 

2. Les Rencontres de l’illustration de Strasbourg 2021
Cette exposition est présentée dans le cadre de la sixième édition des « Rencontres de l’illustration de Strasbourg » du 18 au 31 mars 2021. L'illustration dans tous ses états ! Dessin, affiche, satire, animation, BD, roman illustré… de la page blanche à la scène, de l’espace public à l’espace cinématographique et numérique, l’illustration est partout. Tout particulièrement en écho à l’exposition du Musée Tomi Ungerer : À la Médiathèque Olympe de Gouges « Silence, on croque ! » Exposition d’Adria Fruitos Du 18/03/2021 au 30/04/2021 Artistes reconnus et jeunes diplômés trouvent leur place lors des Rencontres de l’illustration de Strasbourg, tout comme le patrimoine et la création contemporaine. Un programme conçu par les Musées de la Ville de Strasbourg, notamment le Musée Tomi Ungerer, les Médiathèques de la Ville et Eurométropole, la Haute école des arts du Rhin /HEAR, et la Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg. Le festival associatif Central Vapeur, s’inscrit également avec engagement depuis plus de cinq ans pleinement dans ces Rencontres. La situation sanitaire nous oblige à ajuster en temps réel le programme initialement prévu. Expositions, spectacles, visites, conférences, projections, ateliers… retrouvez toute la programmation, qui pourra réellement avoir lieu sur le site internet des Rencontres: https://www.strasbourg.eu/rencontres-illustration

3. Parcours
Salle 5 : Revue de presse satirique
L’exposition retrace le parcours du dessin de presse satirique en France entre 1960, qui marque
la naissance de Hara Kiri, et 2003, qui voit disparaître la première série de L’Imbécile de Paris.
Rythmée par l’apparition et la disparition de journaux, son histoire pendant toutes ces années
est avant tout celle de la censure et de la liberté d’expression. Journaux emblématiques ou peu
connus, nationaux ou régionaux, ils ont fait connaître au grand public de nombreux dessinateurs
de talent en publiant leurs sujets de satire sociale et politique.
L’Enragé n°10, 21 octobre 1968
Une de Siné (Maurice Sinet dit, 1928-2016)
Charlie Hebdo

Salle 6 :  L’impertinence de Hara-Kiri à Charlie Hebdo
Créé par Cavanna et le Professeur Choron en 1960, Hara-Kiri, journal bête et méchant,
entretenait un ton particulièrement cynique. Il a réuni dans ses feuilles un bon nombre de
dessinateurs comme Cabu, Wolinski, Sajtinac, Topor, Siné, Gébé, Reiser. Interdit en 1970 pour
le numéro « Bal tragique à Colombey », il va donner naissance à Charlie Hebdo. Porté par les
événements de mai 1968, l’esprit d’impertinence qui caractérise la presse satirique s’est
répercuté dans des journaux comme Action, ou L’Enragé et s’est perpétué dans La Gueule
ouverte, un journal écologiste et politique fondé en 1972 par Pierre Fournier, puis dans La
Grosse Bertha, créé en 1991.

Hara-Kiri n°15, mars 1962
Une de Fred (Frédéric Othon Théodore Aristidès
dit, 1931-2013)

Salle 7 : Clins d’oeil satiriques
Les journaux d’actualité, même si ce n’est pas leur vocation première, ont depuis longtemps
l’habitude de publier des dessins de satire sociale et politique. Ils font parfois même collaborer
des artistes à des chroniques régulières. Ce fut le cas entre autres pour Claire Bretécher et Copi
dans Le Nouvel Observateur, Tim dans L’Express, Plantu dans Le Monde, Bosc dans Paris Match,
Faizant dans Jours de France, Topor et Willem dans Libération. D’autres journaux, plus
confidentiels, comme Haute Société, 7 à Paris, ou encore Le Fou parle, accompagnent volontiers d’illustrations leurs articles sur l’actualité culturelle et les questions sociétales.

Le fou parle n°5, mars 1978
Une de Ralph Steadman (né en 1936)

Salle 8 : « La liberté de presse ne s’use que quand on ne s’en sert pas »
Le Canard Enchaîné, créé en 1915, est aujourd’hui le plus ancien journal satirique français.
Journal d’investigation tenant farouchement à la liberté d’expression, il a ouvert ses feuilles à de
nombreux dessinateurs. Plusieurs générations, de Moisan et Leffel à Cabu et Pétillon, s’y sont
succédé pour illustrer l’actualité française et internationale. La mise en page du journal est
immuable depuis sa création : les dessins, insérés dans le texte imprimé de la feuille,
paraissent de manière générale en petit format.
Le Canard Enchaîné n°3412, 19 mars 1986