Balzac et Grandville. Une fantaisie mordante

  • Imprimer

images/-- Affiche Balzac et Grandville_300.jpgBalzac et Grandville. Une fantaisie mordante.
Maison de Balzac, 47 rue Raynouard-Paris 16e.
26 septembre 2019 -13 janvier 2020

COMMISSAIRES

Yves Gagneux, directeur de la Maison de Balzac et  Séverine Maréchal, assitante de conservation

Avec cette nouvelle exposition, la Maison de Balzac qui a rouvert
ses portes après des travaux d’accessiblité, de rénovation du jardin
et de muséographie du parcours permanent, s’intéresse à la relation
passionnante entre l’écrivain et l’un des dessinateurs les plus singuliers
du XIXe siècle, Grandville (1803-1847). Dessins, gravures, affiches…
plus de cinquante oeuvres tantôt satiriques, parfois poétiques ou
fantastiques mettent en image cette étonnante rencontre.
Les oeuvres présentées proviennent du fonds de la Maison de Balzac
mais également de prestigieuses collections comme celles du musée
des beaux-arts et de la bibliothèque Stanislas à Nancy ou du musée
Carnavalet - Histoire de Paris, certaines seront présentées au public
pour la première fois.
Le parcours de l’exposition donnera à voir les rapports étroits et
réciproques entre les deux hommes ; depuis leur rencontre dans les
salles de rédaction puis chez les éditeurs, est à l’origine d’étonnantes
innovations littéraires et artistiques, et les conduit à créer des
oeuvres d’une fantaisie mordante. images/15_300.jpg
Grandville et Balzac se rencontrent dans les salles de presse des journaux
qui fleurissent à la fin du règne de Charles X. Avant de devenir un écrivain
à succès, Balzac a été journaliste. Il participe ainsi en décembre 1829
à La Silhouette et contribue très largement au lancement du journal
La Caricature. Cette collaboration lui permet de rencontrer Grandville,
dessinateur alors connu pour ses caricatures animalières. L’illustrateur
fournit quelques dessins à motifs d’animaux mais, républicain engagé,
il développe surtout ses talents de caricaturiste politique.

 

La première partie présente la collaboration des deux hommes.
D’abord à travers le travail de Grandville pour La Silhouette puis avec
quelques caricatures politiques publiées dans La Caricature. images/20_300.jpgLes thèmes
de ces gravures ont un écho étonnement actuel. L’illustrateur aborde le
poids de la fiscalité, la lutte contre le gouvernement ou la censure.
C’est un Balzac commentateur de Grandville que l’on découvre dans cette
deuxième partie. Les relations entre Balzac et Grandville sont bonnes et
Balzac vante dans trois articles les gravures du jeune artiste.
Les oeuvres en question - Moeurs aquatiques, Voyage pour l’éternité
et Bacchanales - sont présentées, avec quelques phrases de Balzac en
exergue. Particulièrement spectaculaire, le Voyage pour l’éternité sera
accompagné de dessins originaux de Grandville qui n’ont jamais été
présentés au public.
La troisième et dernière salle de l’exposition présente un Grandville
contraint de s’éloigner de la satire politique. En effet, les lois de
septembre 1835 contre la presse ont muselé l’opposition républicaine.
Grandville se reconvertit alors dans l’illustration de romans.
À partir de 1840, il participe notamment à l’illustration de deux grandes
initiatives éditoriales auxquelles Balzac a très largement contribué,
Les Français peints par eux-mêmes, puis les Scènes de la vie privée et
publique des animaux.

images/25_300.jpgCette dernière partie présente ce travail d’analyste de Grandville à travers
des représentations issues des Métamorphoses du jour et sa participation
pour les textes de Balzac publiés dans les Français peints par eux-mêmes.
Mais c’est avec Les Scènes de la vie publique et privée des animaux, que
le talent de Grandville pour les représentations animales, sa poésie et
son sens du fantastique s’expriment pleinement. Cette partie présente
également des affiches et dessins de Grandville récemment acquises par
la Maison de Balzac.