Humoresques

La comédie américaine

Appel à communications Journée d’études doctorale :
Y a-t-il un sens dans ce film ? La comédie américaine des années 1980 (1975-1991)
Organisée par Stefano Darchino (Université Paris 8), Antoine Gaudé (Université de
Caen-Normandie), Antoine Guégan (Université Paris-Est Marne-la-Vallée)
3 octobre 2019, Fondation Lucien Paye (Cité internationale universitaire de Paris)

 

Résumé
La journée d’études s’adresse à toute personne concernée par la comédie cinématographique
américaine, tant doctorant·e·s que jeunes docteur·e·s, et impliquée dans les multiples champs
de la recherche en sciences humaines et sociales.
Argumentaire
Si les périodes muette et classique de la comédie américaine ont depuis longtemps gagné
leur légitimité critique, universitaire et cinéphilique – en atteste le nombre, toujours plus
important, d’ouvrages sur le sujet[1] – la comédie des années 1980 ne connaît pas les mêmes
louanges : rares ont été les études consacrées à cette thématique, surtout en France. Il suffit de
citer les quelques noms emblématiques de cette nouvelle génération de cinéastes (Amy
Heckerling, Jim Abrahams, David et Jerry Zucker, John Landis, Harold Ramis, Ivan Reitman,
Susan Seidelman), d’acteurs (Dan Aykroyd, John Belushi, Bill Murray) et d’actrices (Julie
Hagerty, Gilda Radner) pour s’apercevoir que l’engouement scientifique n’a pas dépassé la
sphère anglo-saxonne[2]. Pourtant, leur influence sur les générations suivantes reste
essentielle : des sagas populaires telles que Scary Movie et Very Bad Trip (The Hangover)
n’auraient ainsi jamais vu le jour sans l’apport d’oeuvres fondatrices à l’image d’American
college (Animal House, 1978) ou d’Y a-t-il un pilote dans l’avion ? (Airplane!, 1980).
Ainsi, réfléchir sur la comédie américaine des années 1980, avec les outils conceptuels
contemporains, permet de l’ouvrir, aux perspectives pluridisciplinaires (historique,
sociologique, esthétique, économique, gender & cultural studies, etc.) afin de révéler ce qui
relève à la fois de sa standardisation et de sa singularité au sein de l’industrie culturelle qu’est
le Hollywood des années 1980. C’est appréhender le genre dans son évolution, dans
l’hybridation consubstantielle à la comédie, dans l’hétérogénéité de ses sources. C’est, non
pas célébrer ou déplorer que certains cinéastes, acteurs ou actrices de cette période soient
restés dans les marges de l’histoire, mais bien voir ce qui subsiste, persiste, survit chez leurs
héritiers.
Cette journée d’études, ouverte aux doctorant·e·s et aux jeunes docteur·e·s, aura donc
pour ambition d’éclaircir l’apport de cette génération des années 1980 au sein de la comédie
américaine en ouvrant son étude à une très grande diversité d’approches. Ainsi, les
communications pourront s’inspirer des axes suivants :
1. On pourra considérer, dans l’axe socioculturel et politique, ces comédies comme le
reflet de la société américaine entre les deux conflits qui ont marqué la seconde partie
du XXe siècle : la guerre du Vietnam (1963-1975) et la guerre du Golfe (1990-1991).
Il pourra alors être pertinent de s’interroger sur l’influence qu’ont pu avoir la contreculture,
le mouvement hippie, la libération du sexe, ainsi que les bouleversements
politiques (Watergate, démission de Nixon). De la même façon, il faudrait pas oublier
le rôle qu’a pu jouer la télévision nord-américaine. On pourrait également se demander
en quoi la comédie américaine des années 1980 se fait le reflet des changements de la
société américaine, notamment avec l’affirmation de l’ultra-libéralisme et le retour au
conservatisme sous la présidence de Ronald Reagan (1981-1989).
2. Un autre axe pourra porter sur la réception de la comédie américaine des années 1980.
Les communications se concentreront alors sur les réceptions critiques
(professionnelle, amateur) et les pratiques spectatorielles, y compris hors États-Unis.
Les interventions pourront également traiter des stratégies de distribution et
d’exploitation, et des pratiques des fans, à l’image de l’essor de la toga party (fête à
thème toge romaine), scène culte qui trouve son origine dans American college.
3. Certaines communications questionneront les enjeux esthétiques et narratifs de la
comédie des années 1980. Il sera alors pertinent de réfléchir sur la diversité des
registres de comédie (burlesque, screwball comedy, comédie de moeurs, parodie), des
espaces comiques (grotesque, bouffonnerie, extravagance, toquade, non-sens), des
rires (rire-malaise, rire-référence, rire-gras).
Ces pistes ne sont pas exhaustives : tous les axes seront accueillis dans ce cadre. En outre,
il n’est pas obligatoire de se limiter strictement aux bornes chronologiques des années 1980 :
toute étude comparative est ainsi la bienvenue. Cette journée d’étude n’est pas limitée aux
études cinématographiques : les contributions issues d’autres champs d’études sont fortement
appréciées.
Modalités de soumission
Les propositions de communications d’environ 250 mots, ainsi qu’une courte bio, sont à
envoyer pour le 15 mai 2019 à Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.