Humoresques

Les Métamorphoses du Vide

Maurice Henry, Les Métamorphoses du Vide. Suivi de Maurice Henry. Points de repère (1967). Postface de Nelly Feuerhahn, "Maurice Henry, rêveur des Métamorphoses du Vide" et Jacques Desse, "Métamorphoses du Vide, métamorphoses du livre". Paris, Les éditions du Sandre, 2018, 20€.

mot clé : Surréalisme, Humour graphique

Dessinateur de presse virtuose (notamment dans Le Petit Journal, Marianne, L’Os à moelle, Le Canard enchaîné, Combat, L’Express, Le Figaro, L’Observateur ou encore Hara-Kiri), gagman et scénariste pour le cinéma, cinéaste (Les Aventures des Pieds Nickelés, Bibi Fricotin, Rondo sur la piste…) et critique, Maurice Henry (1907-1984) a été l’un des fondateurs du Grand Jeu avant de rejoindre, en 1933, le groupe surréaliste. Peintre, il a également participé à de très nombreuses expositions, des années 1930 à 1960. Son album Les Métamorphoses du Vide a paru aux Éditions de Minuit pour la première fois en 1953 (couverture jaune à ajours), puis en 1955 une seconde édition (couverture noire sans ajours) vint remplacer la précédente dont les stocks avaient été détruits dans un incendie.

Ardemment convoité par les collectionneurs, ce livre fou aux couleurs vives, qu’il suffit de feuilleter pour en percevoir le charme, est un livre à trous : variante minimale du pop-up, les ajours dans les planches induisent une logique nouvelle et bouleversent la temporalité. Alors que l’on suit le voyage d’Adrien, qui a quitté la terre ferme pour circuler à travers des paysages fantastiques, chaque feuillet tourné est un pas vers une surprise et réveille les plus simples émerveillements de l’enfance.

 La réédition par les éditions du Sandre de la première version (quasi introuvable) à couverture jaune à ajour permet de redécouvrir l'un des plus beaux livres objets du XXe siècle.