Humoresques

Vertiges grotesques

Rémi ASTRUC, Vertiges grotesques. Esthétiques du "choc" comique (roman-théâtre-cinéma). Paris, éditions Honoré Champion, 2012, 212 p., 25€.

mot-clé: grotesque, Baudelaire, Kafka, Henry Miller, Céline, Samuel Beckett, Günter Grass, Gabriel Garcia Marquez, Sony Labou Tansi, Philip Roth, Emir Kusturica.

Vertiges grotesques, esthétiques du choc comique (roman - théâtre - cinéma), Honoré Champion, 2012, se présente comme le volet concret et donc le complément nécessaire du travail de réflexion théorique présenté lors du précédent ouvrage Le Renouveau du grotesque dans le roman du XXe siècle, paru chez Classiques Garnier en 2010.

C'est cette fois à partir d'enquêtes et d'analyses sur des oeuvres précises que les spécificités du grotesque sont dégagées. Réunies en trois sections, "La voix des corps", "Comiques du sens", "Thérapies grotesques", les études des textes dessinent le paysage d'un "grotesque moderne", qui naît de la perception de Baudelaire (c'est lui qui pose le premier l'effet de vertige d'une nouvelle sorte d'oeuvres), et ne se développe véritablement, à la faveur d'un changement des mentalités humoristiques et des mentalités tout court, qu'au siècle suivant. C'est donc par l'analyse de chefs-d'oeuvres classiques comme La Métamorphose de Kafka, de Voyage au bout de la nuit de Céline, de Tropique du Cancer de Henry Miller ou plus récents comme Le Tambour de Günter Grass, L'Automne du patriarche de Garcia Marquez ou l'analyse des romans de Philip Roth, mais aussi celles d'une pièce de théâtre de Samuel Beckett, de romans africains, ou du film Underground d'Emir Kusturica que le paysage varié et du grotesque au XXe siècle est donné à voir.